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Sujet: The sky is the limit feat. Chase Mar 30 Juil - 16:23
Une promesse était une promesse. Comment pourrais-je trahir ma propre parole alors que Chase s’était montré si efficace pour remettre mon dos en place ? Aussi, j’aurais pu lui jouer un mauvais tour et bel et bien l’expédier dans le Sahara où il aurait pu « creuser pour chercher une lampe magique » mais mon bon sens l’avait remporté. Tout comme ce dernier m’avait retenu de l’appeler pour un massage nocturne dans l’espoir de gommer les derniers élancements. Au cours du mois passé depuis lors, nous n’avions pas échangé des masses si ce n’est pour quelques répliques au détour d’un couloir ou lors d’un passage express au bar du cabaret. Il était donc peu logique que le garçon fût si surpris de recevoir un SMS de ma part l’invitant à officialiser sa visite de la Grosse Pomme. J’avais présenté ma compagnie comme facultative mais, allez savoir pourquoi, celui-ci avait insisté. Craignait-il de se perdre ? Après tout, il venait de Montpelier… Nous débarquâmes donc à New York en cette fin juin. Il s’en était fallu de peu pour que je sois obligé d’annuler pour des raisons professionnelles mais DeWitt s’était montré compréhensif. Le bougre faisait vraiment des progrès ! Il s’était acheté une conduite depuis que nous étions « amis » (terme utilisé de manière très approximative). Mon influence sans doute. Cette pensée me fit sourire tant elle manquait de crédibilité.
Bref, lors du vol, nous avions fait le tour des monuments incontournables piquant sa curiosité. Nous avions plus de 24 heures de tourisme devant nous mais, quitte à se pointer jusqu’ici, autant maximiser notre temps non ? Toutefois, la première étape était bien moins exaltante puisque nous devions faire un détour à l’hôtel afin de déposer nos bagages superflus. Alors ok, j’avais de l’argent et aurais pu payer quelqu’un pour s’en charger à notre place mais nous n’étions pas en sucre. Qui plus est, nous pourrions profiter de cet arrêt temporaire pour nous rafraîchir puisque, si la température à bord était tempérée, celle à l’extérieur se voulait presque assassine. Une fois à l’accueil du fameux Royalton, je lui lâchai d’un ton faussement grave en attendant nos badges électroniques : « Tu ne pensais quand même pas que nous partagerions la chambre ? » Elles étaient voisines, certes, mais aucune porte ne donnait sur l’autre à l’intérieur. Notre dû récupéré, nous nous faufilâmes dans l’ascenseur. « Comme je te l’ai déjà dit, ici tes désirs sont des ordres. Tu te sens d’humeur curieuse avec le MET, ou tu préfères paparazzier la Statue de la Liberté ? Sinon, il est encore tôt, il doit encore y avoir de la place sur les transats autour de la piscine. » Je pointai le doigt en direction du toit. Vraiment, je n’attendais que son envie pour le guider jusqu’à sa destination choisie, qu’elle fasse partie des trois fraîchement citées ou des autres.
Lorsque les portes s’ouvrirent enfin, nous n’eûmes qu’à marcher une poignée de mètres avant de nous trouver à bon port. La mienne à gauche, la sienne à notre droite. « Tu sais que tu n’avais pas besoin d’emporter tout ça ? T’as prévu de dévaliser la ville et ses boutiques souvenirs ? » Oui, je le taquinai un peu. Un rictus doucement moqueur s’était d’ailleurs dessiné sur mon visage alors que je le regardai droit dans les yeux. Chase s’était habitué à mon caractère. Tout du moins en étais-je convaincu. Remarquez, il ne pouvait pas s’en plaindre vu les répliques assassines qu’il m’envoyait depuis notre première réelle discussion ! C’était très amusant. Il ne me craignait pas le moindre du monde malgré mon rang social. J’appréciais. « Le côté positif est que tu n’as aucune excuse pour ne pas rentrer avec une couronne de la Statue. »
Il est vrai que Chase avait été surpris en recevant le SMS de Darren, s'agissant de la promesse qu'il lui avait faite lors de son massage. S'il est du genre à croire à ce qu'on lui raconte, il avait tout de même laissé une marge, une réserve concernant l'exécution de cette promesse. Pas qu'il remette en question la parole du directeur artistique, mais il avait compris que la vie n'était pas toujours toute rose, et qu'il avait, en prime, certainement d'autres choses à faire de son temps. Il n'y avait donc plus pensé, jusqu'à cette relance qui lui a tout de même fait plaisir, évidemment. Bien que la situation soit un peu lunaire, Chase, comme à son habitude décide d'être lui-même et de ne pas se prendre la tête avec des questions auxquelles il n'avait pas les réponses. Ils ne viennent pas du même monde, une journée à New York était sans doute insignifiante pour l'homme d'affaires, tandis que pour le barman, c'était beaucoup. Le simple fait de se retrouver dans un avion aussi classe était une nouveauté pour celui qui n'avait voyagé qu'en voiture. Il ne se lasse pas du paysage à travers le hublot, le chiot qui exprime aisément son enthousiasme par un sourire qui ne le quitte pas. Arrivés à New York, le programme est donc de se diriger à l'hôtel pour y déposer leurs valises. De base, Chase comptait prendre un sac à dos, évidemment le sien avait décidé de rendre l'âme. A quoi bon prendre une valise alors qu'ils n'étaient là que pour 24h ? Il a dû emprunter ce qu'il avait su trouver chez un pote. Il lui en faut plus pour être embarrassé, mais il est certain qu'en réalité, l'entièreté de sa garde-robe pouvait entrer dans un sac poubelle. Il galère, Chase mais ne s'en plaint pas, accepte volontiers les dons et aime négocier des prix dans des friperies. A l'hôtel, Chase pouffe à sa remarque. Franchement je m'étais pas posé la question, je suis pas très exigeant, mais je doute pas que cette nuit sera magique ! Qu'il lâche avec enthousiasme à l'idée de découvrir la literie. C'est un bonus, s'il avait dû dormir sur un canapé, dans la même chambre que Darren, il n'aurait pas été mécontent non plus. En somme, tout lui allait. Dans l'ascenseur, il est question de penser à la suite du programme. L'hyperactif est emballée par la plupart de ses propositions, mais se décide sur l'une d'entre elles : On peut aller voir la fameuse, de plus près, et puis si d'ici là on n'a pas fondu, la piscine c'est pas mal ? Bon, quitte à faire le petit prince, comme tu m'as dit que mes désirs sont des ordres, j'crois que j'ai aussi envie d'une glace. Il se met légèrement à rire, le gourmand. Il est vrai qu'il faisait particulièrement chaud en cette période estivale. Il aurait pu opter pour un musée et sa climatisation mais c'est un peu trop calme à son goût. Devant la porte de sa chambre, Darren se permet de le taquiner, Chase, bon joueur se met à rire. Je sais !! Il précise, bien qu'au fond, ça ne soit pas très important : Je l'ai empruntée, j'savais pas qu'elle était aussi large. Il hausse les épaules, l'air espiègle, sans doute prêt à raconter une connerie : Mon assistant est un peu nul, il pensait que je partais faire un tour du monde, quel bougre ! Voilà qui réglait la question de la valise. Ecoute, ça me semble être un passage obligé ! Il sourit, en bon touriste qui a probablement envie de ramener quelque chose, au moins un magnet. Il est certain que Jayden serait content de la petite attention. Bon, rdv dans 5 minutes ? T'endors pas, papi ! Il s'éclipse de son côté, histoire de déposer sa valise, et évidemment sauter sur ce lit à la literie incroyable. Comme sur un nuage. Il se rafraîchit deux secondes, en s'émerveillant de la chambre avant d'en ressortir, attendant sagement Darren qui ne tarde pas à réapparaître. Des lunettes de soleil sur la tête, il l'interroge : Prêt ? Qu'il l'interroge, avant de se mettre en marche.
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Sujet: Re: The sky is the limit feat. Chase Mer 7 Aoû - 19:08
L’enthousiasme de mon interlocuteur était contagieux. Et Dieu sait que c’était nécessaire puisque j’avais passé les sites touristes de New York au peigne fin après toutes ces années ! Rien ne semblait en mesure d’obscurcir cette virée à ses yeux, comme si tout était déjà supérieur à la meilleure vision qu’il s’en était dressé. Son semblant d’innocence était aussi touchant que dans mes souvenirs. Je portai donc une importance capitale à ses désirs. Que souhaitait-il avoir pour première étape suite à notre passage à l’hôtel ? Ce fut le court débat qui nous occupa durant notre passage dans l’ascenseur. Je ris à sa demande. « Ok. Je vois que tu prends mes paroles très au sérieux. Et bien… Va pour la glace ! C’est moi qui offre bien sûr. » Comme si j’étais à une poignée de dollars près maintenant. Chase ne risquait pas de me ruiner. « J’espère ne pas passer pour le père qui emmène son gosse en sortie éducative. » Car, franchement, il suffisait de troquer la gourmandise glacée pour une barbe à papa et le tour était garanti ! La différence d’âge existait et, même en étant plutôt bien conservé, je ne pouvais nier qu’elle se voyait aisément.
Les portes s’ouvrirent avec un « bip » sonore puis nous partîmes à la recherche de nos chambres respectives. Devant ces dernières, je m’amusais à commenter son choix de valise et levai un sourcil en résultat à son explication bidon. « Vraiment un idiot. Il ne te respecte pas. À ta place je le renverrai de suite. Je peux t’en conseiller des excellents si tu veux et ils ne te coûteront que 6 milles dollars par mois. Une aubaine. » Il était très simple d’entrer dans son jeu et, honnêtement, je ne me faisais pas prier pour ça. Toutefois, je pris une mine faussement offusquée lorsqu’il me qualifia de « papi ». « Vous voilà fort mal éduqué jeune homme. Maintenant, vous ne pourrez déguster votre glace que par le biais de votre imagination. » Sur ce, je partis de mon côté en adoptant une attitude digne d’une pimbêche et refermai derrière moi. Je pouffai tout en déposant mes affaires sur un siège à proximité. D’où nous venait cette complicité depuis que je m’étais retrouvé sur sa table de massage ? Aucune idée. Cela ne me ressemblait pas. Du moins n’était-ce pas mon genre avant d’emménager à Redwood Hills.
Je décrivis la pièce du regard puis, satisfait, parti me rafraîchir dans la salle de bain où je me passai de l’eau fraîche sur le visage. Je décidai même de me changer, enfilant une chemise blanche et un short plus sombre. Non, je ne sentais pas la mort ni n’avais outrageusement transpiré mais j’appréciais ne plus porter les mêmes fringues que lors du vol. Un drôle de tic psychologique. Lorsque je quittai mon habitation temporaire, je tombai nez à nez avec le brun qui m’attendait déjà. Devais-je être surpris qu’il m’ait devancé ou qu’il ne se trouvait pas déjà au sommet de la Statue de la Liberté ? « Prêt. » confirmai-je tout simplement. Une fois à l’extérieur, je lâchai : « On prend le taxi pour l’aller et on se fait le retour à pied ? » Je l’avais déjà informé de la durée du trajet en voiture jusque là-bas (soit une vingtaine de minutes contre une heure et demi sur nos jambes) dans l’avion. Habitué à alpager les célèbres véhicules jaunes, nous nous retrouvâmes à l’intérieur de l’un d’eux sans grande difficulté. Assis, je repris la parole. « Tu n’es pas malade en bateau, hein ? Pas que le ferry représente une menace. » À moins d’être extrêmement sensible peut-être ? « Jusque-là NY est fidèle à l’image que tu t’en faisais ? Tu t’attendais peut-être à croiser Rachel Green ou Carrie Bradshaw. » Était-il trop jeune pour posséder ces références de la Pop culture ?
Pas du genre à critiquer, Chase s'adapte clairement aux situations, comprenant bien le statut un peu privilégié de ce voyage, en tous cas pour lui, ce n'est pas anodin. Il ne sait pas si Darren a l'habitude d'inviter des gens en week-end, il ne sait d'ailleurs surtout pas grand-chose sur l'homme en question. Le plus gros de leurs échanges ayant été faits lors du massage. Il se dit que c'est évidemment l'occasion d'apprendre à se connaître, sinon à quoi bon ? Sur le même ton léger, sans réellement penser qu'il était un petit prince, il prend note du fait que ses désirs allaient être réalisés, et comme un bon mec humble, pense simplement à assouvir sa gourmandise avec une glace bien fraîche. Il hausse un sourcil à sa remarque suivante, n'étant pas certain de comprendre le sous-titre derrière celle-ci. Pourquoi tu dis ça ? Y a un âge pour aimer les glaces ? Qu'il demande sur un ton toujours léger. Il sait qu'il est jeune, en tous cas plus que son interlocuteur dont l'âge lui était inconnu, mais n'est absolument pas gêné lui, par cette différence. Il se disait qu'il y avait probablement bien d'autres choses le concernant qui pouvaient être susceptibles d'embarrasser le directeur artistique. Le plus jeune commençait alors à se dire que les intentions de son interlocuteur quant à ce voyage étaient bien plus chastes qu'il avait pu l'imaginer.
Commentant ensuite la taille de sa valise, Chase opte pour un peu de fantaisie, n'ayant pas envie de passer le week-end à se sentir embarrassé, justement par les différences qui les opposent. Il feint que tout ça, c'était la faute de son assistant. Il écarquille les yeux en entendant le salaire, ça lui semblait être bien élevé. Bah purée, pour ce salaire-là, je vais changer de job ! Qu'il siffle impulsivement avant de se mettre à rire. On est bien loin de ses deux salaires combinés. Il reprend le rôle du riche, en haussant les épaules.
J'prendrai tes recommandations cela dit. Une dernière boutade, Chase le taquine en l'appelant "papi", il y a bien que les complexés qui relèvent ce genre de choses. Le masseur sourit à sa menace de ne pas lui payer une glace. Avec un peu de chance t'auras peut être oublié d'ici là ! Il en rajoute une couche, en insinuant qu'il devenait sénile avant que la fausse dramaqueen ne referme la porte derrière lui, amusé il en fait de même en posant rapidement sa valise.
Bien trop emballé pour traîner dans la chambre, il attend rapidement le retour du vieil homme, qui semblait être prêt. Il avait changé de chemises, qu'il relève tandis qu'il lui propose de prendre le taxi, et rentrer à pied. Devait-il conclure que le métro n'était pas sa tasse de thé ? Il acquiesce. Ouais ça marche, on peut faire les fainéants pour commencer ! Bon pas sûr que de marcher 1h30 le tente réellement, surtout en ville.
Dans le taxi, l’attention de Chase se pose sur le paysage qui défile, avant de se reporter sur Darren qui lui demandait s’il avait le mal de mer. Il secoue la tête. Il se souvient lui avoir dit qu’il était du type aventurier, aimant les sensations fortes. Pas certain que le ferry soit très menaçant, en effet, mais qui sait ? Oh non j’ai l’estomac solide, ça devrait aller. Qu’il répond dans un sourire. L’homme semble se soucier des attentes de Chase, en l’interrogeant. Il ne lui avait pas vraiment dit que c’était la première fois qu’il y allait, mais à croire qu’on pouvait facilement lire en lui. Ça ressemble à ce qu’on voit à la TV, ouais ! Qu’il dit en se marrant, pas forcément hyper vif en termes de références, notamment celle de Sex and the city qui lui échappe. Pour sa défense, il avait 4 ans lorsque les deux séries ont cessé d’être diffusées. Carrie qui ? Un léger rire. Bon je suis pas si débilos, je sais que ce sont des personnages fictifs. Un sourire, clairement il sait que tout ce qui passe à la télévision ne reflète pas complètement la réalité. C’est vrai que ça a l’air d’être une ville où on ne s'ennuie jamais. Pour quelqu’un qui cherche à combler le vide, c’est parfait. Pour autant, quelque chose de plus profond le rattache à son état d’origine. Tu viens souvent ici, du coup... ? Qu'il demande, par curiosité et pour en apprendre sans doute plus sur Darren.
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Sujet: Re: The sky is the limit feat. Chase Dim 11 Aoû - 8:31
« Non. Mais la différence de virilité entre nous est flagrante. Si je ne passe pas pour ton père en t’achetant ta glace, je vais passer pour ton Sugar Daddy… » Il avait beau faire le double de ma taille, je n’avais pas peur de le tourmenter pour autant. Je retins un rire puis la discussion se poursuivit sur le seuil de nos chambres où son assistant imaginaire (et incompétent) fut mentionné. Je dressai le pouce après qu’il eut accepté mes recommandations pour s’en dénicher un nouveau (toujours tiré de l’imaginaire) puis parti me changer après une énième boutade sa part. « C’est toi que je risque d’oublier à l’aéroport demain. » eus-je le temps de répliquer juste avant de refermer la porte derrière moi. J’appréciais la dynamique de notre duo. Aucun ne prenait des pinceaux avec l’autre, nous foutant complètement des éléments qui nous différenciaient. Âges, argent, rangs hiérarchiques… Ces choses ne servaient qu’à nourrir des vannes innocentes dépourvues de conséquences. Assis dans le taxi une quinzaine de minutes, je me souciais même de sa résistance aux flots. Si cela ne constituait pas une preuve que je m’étais attaché à ce nigaud malgré nos fausses chamailleries (pas qu’un ferry serait très agressif avec son estomac mais)…
Toutefois, la différence de printemps aux compteurs se fit ressentir au-delà de l’apparence physique. Cela faisait maintenant plusieurs années que je me faisais la réflexion que les générations plus jeunes possédaient moins de culture générale tirée du passé tant ils s’ancraient dans le présent. Nous, nous connaissions les œuvres des décennies précédentes. Eux paraissaient souvent coincés dans une philosophie du : « Pas vécu, pas intéressé. » ou du « C’est vieux, c’est ringard. ». Cette mentalité m’étonnait toujours. Non pas que j’estimais que c’était forcément le cas de mon interlocuteur puisqu’il était évidemment impossible de tout connaître et que le cadre de vie lors de l’enfance jouait énormément. Il s’agissait juste d’un constat général. Là où j’avais passé des heures infinies devant un écran de télévision, eux le passaient sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui, j’étais le paumé. « Eh bien mon grand, il est temps d’improviser une séance de rattrapage ! Un de ces quatre, toi et moi, on se fera un marathon Sex and the City ! » J’avais adoré cette série. À ma plus grande surprise. « Mais pour te résumer le truc, tu suis les amours et les galères d’un groupe de quatre new-yorkaises dont la principale, Carrie, est chroniqueuse. » Je le regardai, jaugeant son intérêt. « Je te l’accorde : présenté comme ça ce n’est pas très original. Mais c’est vraiment très amusant et, si on prend en compte de sa période de diffusion, la série était très avant-gardiste. » Surprenant de la part de HBO ? Pas vraiment. Cette chaîne avait traversé les années grâce à ses risques, la qualité de ses programmes et ses provocations. Un tel focus sur la vie des femmes d’après un prisme si décomplexé ? Difficile à croire pour l’époque.
J’aurais pu continuer ainsi pendant de longues minutes – au risque de saouler Chase – mais cela ne valait pas le coup tant qu’il ignorait totalement de quoi je parlais. La conversation finit donc par se déporter sur ma fréquentation de la ville. Sa question me fit sourire. Nous avions encore du chemin à faire avant de prétendre que nous nous connaissions vraiment ! « J’ai vécu ici pendant une éternité et j’y retourne toutes les semaines pour le travail. D’ailleurs, pour l’anecdote, je ne me suis pas débarrassé de mon appartement en déménageant à Redwood. » Plus simple afin d‘éviter les allers-retours répétitifs lorsque ma présence était nécessaire plusieurs jours d’affilé. Bien sûr, nous y rendre aurait évité le séjour à l’hôtel mais nous n’avions pas le choix afin de profiter de la piscine sur le toit. Qui plus est, je n’étais pas encore totalement prêt à accueillir le garçon dans mon espace personnel. « Tu aimerais faire un tour à Central Park ? » Le parc emblématique de la Grosse Pomme. En soi, cela n’avait rien d’extraordinaire d’après moi mais l’endroit était un incontournable. « Tu l’as peut-être déjà visité dans un jeu Spider-Man ou je ne sais où. » Possédait-il l’étiquette « geek » ?
Le taxi se gara après avoir perdu un temps conséquent dans les bouchons. Les joies de la ville. Je fis la moue après avoir jeté un coup d’œil à ma montre puis soupirai avant de lâcher : « On a loupé le ferry. Ça te dit d’aller chercher cette fameuse glace en attendant le prochain ? » Il devait bien y avoir un stand ambulant dans le coin si ce n’est une enseigne spécialisée.
Qu’est-ce qu’il lui fait, le Darren ? La remarque concernant la glace le laisse un peu dans l’incompréhension. Il en vient à se demander s’il y avait un âge pour les apprécier. Il ne se sent pas particulièrement enfantin, juste gourmand. Sa réponse le perd encore plus, il se demande s’il était vraiment sérieux à ce moment-là, quand il mentionnait leur virilité respective. Drôle de remarque alors qu’il craignait de passer pour son père ou son sugar daddy. Il sourit, un peu troublé par cette remarque. Le problème avec les pinces sans rire, c’est que la ligne entre l’humour et la vérité est plutôt floue. Une main amicale sur son épaule. Oula, va falloir travailler sur tes insécurités, moi j’ai pas de problème avec ma virilité. Souffle-t-il dans un sourire, sans vraiment perdre son aplomb. Pas vraiment envie de passer pour son fils, ou une figure enfantine durant tout le séjour, Chase. A voir le foin qu’avait causé son unique demande, il n’est pas certain d’avoir d’autres requêtes particulières venant de lui. Heureusement, le barman ne reste pas là-dessus, de toute manière ils ressortent bien rapidement de la chambre, optant pour la suite du programme, à savoir de se rendre vers la fameuse statue de la liberté, monument historique.
Dans le taxi, l’homme l’interroge, petit quizz de culture générale improvisé, pas certain qu’il serait d’accord avec le discours très réducteur du type qui pensait que sa génération était meilleure que les suivantes; discours vieillissant, qui heureusement se perd. Il l’interroge sur le personnage de Carrie, ironise évidemment en ayant bien compris qu’il s’agissait d’une référence télévisée. Il n’a pas grandi avec un écran d’Ipad devant la tronche, Chase, ses parents avaient plus tendance à regarder les chaînes d’informations ou le sport; sa mère plus portée sur les Hallmark movies, soit des téléfilms à l’eau de rose. L’homme a envie de partager son savoir, soit à se faire un marathon de la série Sex and the City. Chase est surpris de cette seconde invitation. Surpris par son enthousiasme, il rit légèrement : Comment refuser ? ça a l’air de te tenir à cœur. Constate le masseur dans un sourire, qu’il se voit être résumée par le fan devant lui. Je vois. Un autre sourire, en effet, ça ne semblait pas particulièrement original. Ah ouais ? Ça a bien vieilli, donc ? Non, parce que si c’est pour entendre des vieilles blagues vaseuses discriminantes qui étaient tolérées à l’époque, aussi sexistes, racistes, transphobes et homophobes, pas certain qu’il soit chaud. Pourquoi pas ! Qu’il ajoute une nouvelle fois quant à l’idée de s’essayer à cette série. Le challenge était certainement de ne pas oublier.
Toujours dans le taxi, il s’intéresse toujours à Darren, et l’interroge sur ses habitudes. Il lui explique avoir vécu à New York pendant une éternité et y être toujours un visiteur ponctuel. Apparemment il avait toujours un appartement dans la ville. Il hausse un sourcil, en se demandant pourquoi ils étaient à l’hôtel, dans ce cas. Too soon pour voir ton chez toi ? Qu’il cherche à comprendre dans une moue amusée, à moins que justement, ce n’était simplement anecdotique et que l’homme était tellement pété de thunes qu’il avait oublié son lieu de résidence secondaire. Darren lui demande s’il souhaite aller à Central park. Le ton, du directeur artistique, toujours infantilisant, quand il lui demande, d’une manière détournée s’il joue aux jeux-vidéos, et s’imagine que dans ce cadre, il aurait pu visiter le parc. Aussi beaux que puissent être les graphismes, j’imagine que c’est toujours mieux en vrai. Qu’il répond, toujours sur ce même ton calme, bien qu’il a du mal à comprendre pourquoi il cherchait à le faire se sentir comme un ado. Il semble être sur un thème depuis tout à l’heure. Je suis chaud pour y aller en tous cas ! Comme souvent, l’enthousiaste qui trouverait dommage de ne pas y faire un tour.
Malheureusement, ils loupent le ferry. Ils ont donc du temps à tuer d’ici le prochain. Son père semble vouloir lui offrir cette fameuse glace. Lui, il n’est plus aussi hypé. On peut boire un verre sinon en attendant ? Pour se détendre, se rafraîchir, peut-être passer pour un adulte ? Allez savoir. Il passe dans combien de temps le prochain ?
Spoiler:
Je précise que j’ai le coffret intégral de Sex & the city
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Sujet: Re: The sky is the limit feat. Chase Dim 11 Aoû - 19:50
« Tu me donneras ton avis mais je trouve que oui. Une série qui prônait la liberté sexuelle – surtout féminine ! – dans les années 90 c’était comparable à un OVNI. Je pense que ça a ouvert un peu plus la parole et abaissé des barrières. Après, pour bien faire les choses, il faudrait interroger les concernées. » Car oui, n’étant pas la cible principale, je ne pouvais pas réellement m’épancher sur les progrès entraînés par ce classique de la télévision. « Je serai très curieux de connaître ta préférée. » De mon côté, Carrie arrivait en dernière place du classement mais n’était-ce pas le cas pour beaucoup de spectateurs ? Cela ne m’empêchait pas de l’apprécier. J’avais juste envie de mourir lors de ses éternelles péripéties avec Big ! Bref, j’étais ravi que Chase n’ait pas déjà décliné l’invitation d’un marathon. Qui sait si cela se ferait réellement ? Mais, après tout, nous nous trouvions bel et bien à New York actuellement. Leçon à retenir : rien n’était impossible. Toutefois, la Grande Pomme n’était pas uniquement le coin où traînait les héroïnes fictives de Sex and the City. C’était là aussi que se trouvait encore ma seconde habitation principale, un loft moderne que je n’occupais qu’en cas de nécessité. La nouvelle parut surprendre mon interlocuteur qui s’interrogeait sur la raison d’avoir opté pour un hôtel à la place. « Oui. Je ne suis pas prêt à ce que tu vois ma guitare traîner dans un coin. Pourquoi ? Car après tu vas me demander de te jouer un morceau, que je serais récalcitrant mais que je finirais par capituler car je ne peux rien te refuser comme promis, et que, sans m’en rendre compte, je vais me mettre à chanter. Personne ne veut que ça arrive. Crois-moi. » Mon accent irlandais n’en était que plus fort lorsque je poussais la chansonnette. Je laissai échapper un mince gloussement puis repris, plus sérieusement. « Pour être franc, ce n’est pas contre toi. C’est juste que je n’aime pas trop y aller. » L’habitation me rappelait mon divorce, les engueulades, etc. Vraiment : je m’en passais. « Et puis je n’ai pas de piscine là-bas ! » Car je préférais terminer mon explication sur une note plus légère !
En revanche, je n’avais pas conscience que je m’enfonçai dans l’estime que me portait le brun dont j’avais touché un nerf sensible avec mes taquineries sur notre différence d’âge. J’avais toujours été maladroit. Ce n’était pas pour rien que j’avais longtemps évité d’adresser la parole à plus de personnes que nécessaire. Pourtant, je n’avais pas dans l’idée d’enfoncer le clou en parlant de jeux vidéo. « Pas forcément. Tu as les odeurs en plus. » répliquai-je avec humour en grimaçant. « Non. Vraiment, c’est une balade impossible à manquer. Les fois où j’aime le plus m’y rendre c’est en hiver, quand la neige tombe et que le lac est gelé. C’est magnifique. » Bon, étant en plein été ça ne risquait pas d’arriver au cours de ce week-end mais qui sait ? Peut-être reviendrions-nous ici d’ici quelques mois ? « Mais j’insiste sur le fait que le parc est très fidèle dans le dernier jeu Spider-Man ? C’est comme si tu y étais. J’étais abasourdi. À ça près que je n’ai jamais réussi à lancer des toiles d’araignée dans la réalité et que mes acrobaties laissent à désirer… ». Car oui, - surprise ! -, je n’étais pas un allergique de la manette. Bien que je n’y jouais pas des masses, je possédais bel et bien une Playstation 5 dans mon salon. Qui l’eut cru ? J’avais embrassé le célibat à bras ouverts.
La journée se ternit un peu lorsque nous manquâmes le ferry. Saletés de bouchons ! Je proposai alors d’occuper le temps en partant à la recherche de cette fameuse glace. La réponse plutôt froide – ironie du sort – du masseur me prit de court. Ce fut à cet instant que je réalisai que mes propos précédents n’avaient pas été si bien digérés que ça. Pourtant, nous passions notre temps à nous charrier habituellement. Qu’est-ce qui avait été différent ce coup-ci ? Des fois, je me sentais aussi perdu que Wilson avec ses difficultés à saisir le comportement humain. Je gagnai du temps en commençant par répondre à sa question. « Il passe une fois par heure. Puisqu’on l’a loupé de peu… » Ouais. Nous avions bien 50 minutes d’attente désormais. Nerveux, je passai ma main dans ma nuque. « Écoute… Je suis désolé si je t’ai froissé. Je pensais qu’on rigolait. » Vraiment. « Je ne veux pas gâcher ton week-end car j’ai manqué de tact. » Et peut-être car, au fond, je l’enviais ? Je regrettais cette insouciance, cet enthousiasme pour la vie, que je n’étais même pas certain d’avoir déjà possédé. « Tu me pardonnes ? » En faisais-je trop ? J’étais perdu. Je n’étais pas habitué à présenter des excuses à qui que ce soit ! « Et puis… J’ai vraiment envie d’une glace. J’ai toujours voulu goûter à celle au yaourt. C’est bon ? » Après tout, il n’y avait pas que Chase qui pouvait faire des découvertes aujourd’hui !
Chase est étonné par l'élan de passion que l'homme semblait montrer au sujet de la série qu'il tentait de lui vendre. Il se prête volontiers à cet échange, se demandant tout de même si la série avait bien vieilli. Ce n'est pas toujours le cas. Il se souvient avoir grimacé plusieurs fois en regardant des épisodes de Friends par exemple. Il n'est pas certain que, malgré le thème intéressant, que ce soit réellement sa came, mais ouvert d'esprit, Chase, s'il n'oublie pas, se prêtera bien au jeu d'essayer de regarder au moins un épisode. T'as l'air vraiment passionné par le sujet. Qu'il constate dans un petit sourire. Il ajoute qu'il serait curieux de connaître sa préférée. Je te ferai un retour ! Je ne te garantis pas que ce soit prochainement, mais je le ferai. Veut pas s'engager, le brun surtout qu'en été, la dernière chose qu'il souhaite faire, c'est de passer tout son temps devant sa télévision. Il apprend que l'homme d'affaires avait une résidence secondaire à New York. Pour le taquiner, il lui demande si c'était trop tôt – sous-entendu dans leur relation inexistante – pour lui montrer son humble demeure. Il lui répond par l'affirmative, place qu'il sait jouer de la guitare. Un scénario dans lequel il supplierait la rockstar en devenir de lui jouer un morceau. Rockstar qui, de ce qu'il comprend, ne chante pas si bien que ça en réalité. Chase lâche un rire. Arrête, tu vas me faire croire que je suis irrésistible, qu'il commente, en rebondissant sur le fait qu'il ne pouvait rien lui refuser. Il lui confie plus sérieusement ne pas aimer y aller. Un haussement de sourcil, mais Chase qui ne veut pas être intrusif, ne cherche pas à creuser. Faut acheter un logement avec une piscine, je vois que ça. Qu'il lâche, dans une moue amusée, comme si c'était si facile. Quoi que, pour Darren, peut-être que c'est le cas ? En poursuivant la conversation, Chase se surprend à trouver Darren un peu dans le jugement. Il a l'impression de passer pour un ado attardé, tandis qu'il lui faisait des remarques qui ne pouvaient que creuser une différence d'âge qui ne le dérangeait pas de base. Chase, ça ne le touche pas, c'est juste qu'il ne comprend pas sa vibe. Pas dans la confrontation, puisqu'il a horreur de ça, le plus jeune préfère se dire que le paysage était plus beau en vrai qu'à travers un écran de jeu-vidéo. Darren plaisante, mentionne les idées en plus. Chase pouffe. Alors c'est indispensable qu'on passe par le parc ! Tant pis pour la neige et le lac gelé, mais ça, ce n'est pas une vision qui lui est inédite. Le paysage du Vermont en hiver n'a pas de quoi rougir. Darren revient sur le sujet du jeu vidéo, à savoir Spider-Man. Visiblement, ce n'était – contrairement à ce qu'il avait compris – pas être une remarque envoyée au bol. Il hoche la tête, amusé. Ouais ? C'est cool si c'est vraiment réaliste ! J'y ai joué une ou deux fois mais faudrait que je m'y remette. Qu'il souffle, en ajoutant : Tu joues à quoi d'autre comme jeux, mister superhéros ? Sur un rythme de vacances, le masseur n'est pas stressé, mais voit bien que Darren s'agace des bouchons. Ils en viennent à louper le ferry, mais celui qui est toujours calme, n'est pas vraiment phasé. Il hoche la tête. Une heure d'attente. Bon, ce n'est pas si long en soi. Pour tuer le temps, Darren revient sur la proposition d'aller manger une glace. Il n'a plus trop envie sur le moment et lui propose une alternative, à laquelle Chase serait tout aussi emballé, à dire vrai. Drôle d'ambiance. Darren s'excuse, Chase est surpris. Il ne comprend pas trop pourquoi. La taquinerie qui va trop loin. Chase n'est pas spécialement vexé, c'est juste pas sa vibe, la lourdeur. Je suis pas vexé, détends toi. Qu'il souffle dans un sourire plus grand, en le voyant se masser la nuque et lui demander s'il lui pardonnait. J'ai pas du comprendre la vibe. Maintenant c'est fait. Il hausse les épaules, l'air de pas forcément avoir envie de rester là-dessus. Un peu gênant, le verre serait toujours le bienvenu. A moins qu'il y ait une glace du genre qui fasse l'affaire. Eh bien let's go ! Qu'il lâche, sans savoir dans quelle direction aller, en réalité. Il lui parle d'envie de glacer, et de toujours avoir eu envie de tester celle au yaourt. Chase se demande ce qui l'en empêchait jusqu'à ce jour. C'est ton moment, qui sait, ça va peut-être changer ta vie ? Je veux pas te spoiler. Qu'il répond au sujet de la saveur de la glace au yaourt. Devant le stand, le masseur bave un peu, y a tellement de choix, et lui est si indécis. Franchement, tout à l'air giga bon. Rêveur. Une boule à la mangue ça me fait bien envie, c'est frais… mais avec quoi d'autre ? Qu'il se demande, songeur.
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MÉTIER : Investisseur et associé de multiples entreprises
COEUR : Divorcé depuis 2019
INTERVENTIONS RL : Oui
INFOS RP
Sujet: Re: The sky is the limit feat. Chase Mer 28 Aoû - 4:57
Allez savoir pourquoi je m’enflammais autant pour cette série. Pourtant, je ne l’avais jamais clamé comme étant ma préférée ! Le contexte dans lequel nous nous trouvions actuellement devait influencer ma perception des choses peut-être. Oh et puis, ce n’était pas important au point d’y accorder plus de réflexion. Je tendis la main vers Chase afin de marquer sa promesse puis la conversation dériva sur mon habitation secondaire dans un des fameux immeubles new-yorkais. Même si je ne possédais pas de piscine sur le balcon, l’appartement n’avait rien à voir avec celui de Carrie Bradshaw ! « N’ai-je pas mentionné qu’il s’agit de ta journée ? » répondis-je simplement tout en haussant les épaules lorsque mon interlocuteur employa le terme « irrésistible » pour se qualifier. Je ne le contredis donc pas ni ne vins appuyer ses propos. Il dégageait un certain charme, c’était indéniable. Le petit sourire étirant mes lèvres constituait le reflet parfait de mes pensées. En revanche, je ne fis rien pour tenter de le séduire ou quoi puisque ce n’était aucunement dans mes intentions. Quoique posséder ma propre zone de jeux aquatiques fonctionnerait probablement sur lui ! « C’est à méditer. Tu m’accompagneras pour les visites ? Je ne voudrais pas que tu sois déçu par mon choix. » Scénario entièrement factice car, non, je ne tenais pas à être le propriétaire d’un troisième logement (ni remplacer l’un de ceux que je possédais déjà). En soi, j’aurais largement pu lui en offrir un mais est-ce que ma générosité s’étendait jusque-là ? Ne poussons pas mémé dans les orties.
Peu après, je lui révélai l’une de mes facettes que peu connaissaient : mon côté un peu geek. Développé majoritairement après le divorce, je m’essayais à toutes sortes de programmes, que ce soit dans le domaine des jeux vidéo, des séries ou du cinéma. Est-ce que cela étonnait Chase ? M’imaginait-il comme un vieux riche qui trouvait ces passe-temps indignes de lui ? Je possédais mes côtés pimbêches mais j’étais quand même bien plus cool que Castiel Forster-Miller (quoique je réussissais petit à petit à lui faire lâcher la bride) ! Je ris au surnom qui me fut attribué. « Mister Superhéros adore l’horreur depuis qu’il trouvé le courage de se jeter dedans, tête la première. The Dark Pictures Anthology par exemple est incroyable. C’est une série de jeux narratifs dans des contextes horrifiques. C’est incroyable et ça peut se jouer à plusieurs. » Une perche pour lui donner envie de partager un moment chez moi ? « J’aime aussi le fantastique, les Assassin’s Creed et… Tomb Raider. » Bah quoi ? Je prenais rarement autant mon pied qu’en interprétant la célèbre Lara Croft ! « Pour être honnête avec toi, je possède une centaine de jeux mais n’en ai terminé qu’une dizaine. C’est terriblement chronophage ! » J’omettais juste de dire que j’optai toujours pour le mode facile voire… histoire. Je fixai mon interlocuteur puis finis par lâcher : « Est-ce que ma réputation en a pris un coup ? J’ai l’air moins badass maintenant ? » Ce terme m’avait-il déjà qualifié au moins ?
Une fois le ferry loupé et l’envie de glace partagée, nous nous mîmes à la recherche d’un stand dans les environs. Ce ne fut pas si compliqué puisque ce ne fut qu’une question de minutes pour nous trouver nez-à-nez avec un marchand. Pas surprenant dans ce coin et à cette période de l’année ! « Yaourt ? » répondis-je tout en rigolant alors que mon pot débordait déjà de ce parfum (couplé à la cerise). À croire que je ne connaissais plus que celui-là après une première bouchée extrêmement plaisante pour mes papilles. « La mangue se marie bien avec la noix de coco sinon, si tu veux rester dans les saveurs exotiques. » Je n’étais pas convaincu par le mariage de cette saveur avec le chocolat par contre. Lorsqu’il eut choisi et que nous nous étions un peu éloignés, je lâchai : « Voilà le nouveau deal. J’achète une piscine à Redwood et tu y as libre-accès. En échange, tu ramènes des glaces. » C’était plutôt intéressant, non ? Nous nous trouvâmes un banc sur lequel nous nous assîmes. De ce point de vue, nous pouvions apercevoir la Statue de la Liberté se découper au loin dans le ciel. « Même d’ici je la trouve incroyable… Lundi, tu vas pouvoir crâner devant tes collègues. » Mieux valait-il qu’il ne mentionne pas le fait qu’il s’était rendu dans la Grosse Pomme avec moi toutefois. « Toujours envie de le prendre ce verre quand on aura terminé ? »
Petite tentative de flirt, tester la température, parce qu’il faut avouer qu’il n’est pas tout à fait certain de comprendre la vibe ici, de cerner son interlocuteur. On ne l’a jamais invité de la sorte, surtout pas pour le remercier d’avoir fait son job. De ce fait, il ne sait pas si Darren cultive un réel intérêt pour lui ou si c’est juste un truc de riche. Pas son monde, pas vraiment conscience du fait que ça puisse juste être un samedi comme un autre pour le directeur artistique, une manière de passer le temps en somme. Sa réponse le conforte dans ce sens, ce qui a plus tendance à le perdre qu’autre chose. Pas son monde encore une fois. Il sourit, un peu bêtement, se sentant un peu nouille de s’être peut-être fait des films concernant la teneur de ce week-end. Pour ne pas creuser le sujet de son logement, il plaisante - plus facile de faire le clown finalement. Même pour rire, pas certain de comprendre pourquoi il s'évertue à les faire se rencontrer. Drôle de scénario puisqu’il lui avait fait comprendre qu’il ne voulait pas l’inviter chez lui. Si j’ai le temps, je t’accompagnerai, rappelle toi que j’ai un planning de ministre. Une autre plaisanterie pour faire passer le tout, en prétendant être quelqu’un qu’il n’était clairement pas.
La vibe un peu off. Toujours un problème d’interprétation, surpris finalement de voir un certain engouement pour les jeux-vidéos. Peut être qu’il est juste maladroit ? C’est ce qu’il se dit, en l’interrogeant sur cet intérêt qu’ils avaient en commun. L’ambiance plus légère d’un coup. Ce n’est pas bien fluide, l’anxiété qui se manifeste gentiment, un peu à cran. Chase écoute avec attention Darren qui lui parle de son adoration pour le style horrifique. J’y ai jamais joué, à part Until Dawn, tu connais ? Dans le même style, mais qui ne se jouait pas à plusieurs. Il ne comprend pas la perche qu’il lui avait tendue. Trop subtil pour le barman qu’il l’écoute lui parler d’Assassin’s Creed et Tomb Raider. Un sourire plus grand : Les classiques, j’adore ! Le brun ajoute qu’il possède une centaine de jeux. Rappel qu’il pouvait tout simplement s’acheter tout ce qu’il voulait, à n’importe quel moment. Décalage évident, une fois de plus avec la vie que menait Chase. Pas certain qu’il se rende réellement compte, et puis ce n’est pas comme si Chase lui en voulait non plus. Un sourire poli. On est vite à fond, c’est clair, mais c’est super cool ! Je préfère être dehors en été, mais j’avoue qu’en hiver ça passe bien, les petites sessions gaming. Qu’il commente; Darren qui s’inquiète de sa réputation. On peut être un fan des jeux-vidéos et un bad ass. Qu’il songe un sourire amusé. Attaché au paraître ? Une moue espiègle. L’occasion de chercher une certaine profondeur derrière cette image bien lisse.
Et puis une succession de choses qui font que finalement Chase n’a plus vraiment envie de sa glace innocente, demande énoncée un peu plus tôt dans l’après-midi. Il préférerait boire un verre. Take the edge off. Raté. Glace se sera, après un moment gênant, durant lequel il lui assurait ne pas lui en vouloir. Détend toi, qu’il lui avait dit; cherchant lui-même à le faire. Hésitation devant le stand. Yaourt qu’il lui suggère. Chase secoue la tête, pas emballé. Il propose autre chose : noix de coco. Il opte pour du chocolat noir. Petit sucré amer qui passe plutôt bien en réalité. Une fois servi, ils se dirigent vers un banc où ils décident de s’asseoir. Chase l’écoute lui propose d’acheter une piscine et offre un libre accès en échange de glaces. Y a la piscine publique qui est pas mal aussi sinon. Qu’il souffle, sur un ton léger. Il réalise, progressivement que c’est peut être ça, qui le rend si anxieux. Il pensait que ça ne lui ferait rien, mais Chase n’est pas un profiteur, et n’a le sentiment d’apporter grand chose dans ce duo et ça le fait se sentir merdique. Sentiment qui s’accentue en l’entendant dire qu’il allait pouvoir crâner (qui dit ça encore) auprès de ses collègues. Pensée intrusive : pas Darren qui allait se vanter d’avoir passé un week-end en sa compagnie. Et puis, y avait-il réellement de quoi le faire ? Il se rabat sur sa glace, songeur. C’est vrai que ça en jette. Qu’il réalise en observant la vue lointaine de la fameuse statue. Chase hoche la tête. C’était le plan de base, right ? Je t’invite à boire un verre. Qu’il lui avait dit, durant le massage.
***
Ils quittent le banc, réussissent éventuellement à attraper le ferry. Pas menti quand il a dit qu’il n’avait pas le mal de mer. Émerveillé devant la fameuse. Aucun regret d’avoir attendu une heure, qui aurait pu sembler être un peu longue. Le peps qui lui revient au fil des minutes. Il prend 456 photos du monument, pour la forme, pour imiter les touristes. Après tout, il en est un. Retour à l’hôtel. Le moment qu’il attend certainement le plus. Le brun est plus détendu, avec son verre à la main tandis qu’ils trinquent sur ce fameux rooftop; promesse tenue, qu’il souffle, le regard sur l’horizon. Belle vue, ne peut-il qu’admettre. Décidé à essayer de faire davantage connaissance, il l’interroge : Alors, dis moi. Petit sourire, il essaie sans doute d’imaginer les réponses avant d’avoir posé la question. Tu m’as dit que tu revenais souvent ici; c’est quoi la routine? Qu’est-ce que t’aimes faire en général ? Un haussement d’épaules, pour glisser une suggestion : J’imagine que c’est pas ici que tu passes des heures à gamer ? Doit certainement y avoir bien des choses à faire. Peut être un peu trop. Bilan d’une journée, tout lui semblait très grand, trop blindé de monde, qu’au final, peut être qu’il se sentirait un peu seul au monde ici. Un regard qui se croise et l'homme vient extraire une gorgée de son verre de gin.
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